lundi 12 septembre 2011

C'est une chose étrange à la fin que le monde : Première Approche


Ce qu'il y avait de moins inutile sous le soleil, c'était de nous aimer les uns les autres.


Nous avons roulé de progrès en progrès. Ils ont toujours tout changé de nos façons de sentir, de penser et de vivre. Ils n'ont jamais rien changé à notre humaine condition: naître, souffrir et mourir.


Nous venons tous de la même source. Nous sortons tous de la même matrice. Nous sommes tous des Africains modifiés par le temps.


Il y a du sexe parce qu'il y a la mort, il y a la mort parce qu'il y a du sexe.


La seule différence qui compte est imposée par le sexe: il y a des hommes et il y a des femmes, et il faut un homme et une femme pour qu'il y ait un enfant. Pendant des milliers de millénaires, et jusqu'à nous en tout cas, les deux sexes s'unissent pour que l'histoire continue.


L'histoire bougeait lentement. Les hommes étaient tout jeunes : ils n'avaient pas de passé. Ils n'avaient que de l'avenir. Ils marchaient pour aller ailleurs. En ce temps-là, la Terre, si petite pour nous, était encore immense.


Après le big bang, la vie, la pensée, le langage, le feu ... - L'écriture - marque le sixième ou le énième début de notre longue histoire.


....l'écriture change le cours des choses accélère le rythme des changements longtemps resté si lent, ouvre aux esprits éblouis une carrière presque sans bornes, fonde l'histoire qu'elle relate et préserve, nous transmet les rêves, les craintes, les attentes des civilisations disparues.


Les hommes, j'ai pitié d'eux, ils m'amusent, je les admire. La plus belle prières, c'est leur ardeur à me connaître. Et à m'inventer. ("le rêve du Vieux"). 


Tiré du livre "C'est une chose étrange à la fin que le monde"
de Jean d'Ormesson - Edition Robert Laffont