mardi 25 juin 2013

Je pense donc I AM...


"Il y a quelques jours, je regardais un documentaire dans lequel était interviewé un jeune homme qui participait à la fameuse "marche des beurs" en 1983. Un de mes fils, qui a 18 ans, me fit remarquer que ce jeune homme s'exprimait extrêmement bien, clairement et connaissait parfaitement son sujet. Je lui répondis que dans ces années là, les jeunes des quartiers étaient politiquement "conscientisés", qu'ils étaient capables de s'organiser au delà d'émeutes tiers-mondistes, et qu'ils pensaient en conjuguant tous les verbes avec "nous". Et pour moi, voilà le terrible changement auquel nos sociétés, principalement urbaines, doivent faire face : l'ultra-individualisme...

Et le 11 septembre 2001 a scellé le côté irréversible de ce changement, car le premier support culturel de notre pays qu'est la télévision a complètement basculé dans un flot d'informations tragiques et effrayantes, de publicités rassurantes et de téléréalité absurde. L'information se délecte de faits divers violents qui étaient cantonnés aux colonnes de la sixième page du journal local il y a 30 ans. Et tous les Français se disent," mon Dieu, que ce pays est devenu violent !". Violent ? Des aînés me racontaient l'autre jour comment ils se battaient dans les années 60, à 400 gars contre 400 bougres, ou à l'époque des "blousons noirs", comment le public s'affrontait à coup de chaises et de barres de fer pendant un concert de... Johnny ! Cela renvoie le grand méchant "gangster rap" français, si souvent décrié, dans la catégorie "musique pour enfants", si ça se passait aujourd'hui, ces "bastons" feraient la une du JT de 20 heures, et pour peu que les protagonistes soient des "caïds de cité - noirs - arabo - musulmans - armés jusqu'aux dents", on en aurait pour 6 mois...

Effectivement, les gamins des quartiers n'ont majoritairement plus aucune conscience sociale, ni politique. Ils veulent ressembler à "monsieur tout le monde", mais version riche. Car les formidables émissions télé qu'ils affectionnent leur rabâchent que l'apparence est primordiale, la forme l'emporte sur le fond. Du coup, ils veulent la femme avec la parfaite plastique, l'appart, la grosse voiture, les vêtements chers, et si possible: la rolex... Et si certains d'entre eux sont délinquants pour pouvoir accéder à leur idéal, ce ne sont pas des "robin des bois", ce sont des délinquants ultra-libéraux.

Ah... pour s'intégrer, ils se sont bien intégrés! Puis, lorsqu'ils s'aperçoivent que le modèle libéral ne fonctionne pas pour tous, ils partent en quête d'un idéal des origines, qu'ils ne connaissent pas pour la plupart, et le trouvent dans la voie des interprétations extrêmes car c'est la seule qui les valorise à leurs yeux, c'est la désintégration.

Dans tous ces changements de cap, les maître-mots sont "s'en sortir". Seul. Les réseaux sociaux sont là pour l'attester, tout comme les forums, les commentaires correspondent souvent à un gonflement de l'égo. Un quotidien coincé entre clics, buzz, tweets, et vues...

D'un autre côté, chez certaines personnes qui vivent un rêve gauchiste en habitant dans le 19ème à Paris ou au Panier à Marseille, qui vont aux "sardinades" comme les prolos, et qui nous distillent à nous les gens du Hip-Hop, des leçons de comportement à longueur de temps, on ne fait aucun effort pour cerner cette jeunesse. Puis vient la tarte, bien lourde, un dimanche, en rentrant chez soi, et on se fait voler son portable dans la foulée, les dangers du 19ème n'est-ce pas ? Ils étaient de gauche... jusqu'à l'agression.

Pour finir, dans cette France "profonde" ou on se jalouse, ou on vole la veste du petit camarade de son fils sur le portant de l'école maternelle tout en pestant contre les immigrés, ou on se délecte de voir des "stars" déchues de la télévision s'exploser dans une piscine en sautant de quinze mètres, on est convaincu que le pays sombre dans la violence. Oui, toute cette violence exhibée dans les médias est un formidable outil promotionnel, elle engendre la peur et la peur engendre la division, le désir de sur-consommation et la désignation de "l'autre" comme coupable d'une hypothétique situation critique. On s'isole, on essaie de "faire son trou" et les nouvelles valeurs télé-réalité-esques nous disent qu'on peut tricher, dénoncer, critiquer, faire des sale coups : c'est cool ! C'est le jeu ! Chacun sa mère comme on disait quand on était minots ! En bout de chaîne, les hommes et femmes politiques se sont adaptés à ce système, ils "squattent" les antennes radio, télé à tel point qu'on a le sentiment que c'est cela leur boulot finalement. Non, leur boulot c'est d'exécuter les tâches qu'ils ont promis d'accomplir quand ils ont été élus, à moins qu'ils ne travaillent depuis un bureau à BFM, i>Télé ou RTL... Auto-promo permanente... Il faut savoir se placer.

Dans tout ce chaos, je ne sais même pas ou me situer, je ne dis pas que je suis meilleur, je tombe certainement dans un de ces cas de figure parfois. Mais j'essaie de lutter contre, de penser au pluriel, éduquer mes enfants correctement, exprimer mon amour aux miens quotidiennement et faire des choses qui me semblent bien autour de moi constitue un premier pas. J'espère en tout cas, que notre beau pays dans les espoirs, les luttes et les épreuves qui l'attendent, conjuguera son futur avec "nous"..."

Akhenaton (Groupe IAM)
(Tribune d'Akhenaton dans le Huffington Post: Me, myself and aïe)

jeudi 20 juin 2013

Lorsque Eluard Aime...


Je t'aime

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues 
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu 
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud 
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs 
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas 
Je t'aime pour aimer 
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas 

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu 
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte 
Entre autrefois et aujourd'hui 
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille 
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir 
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie 
Comme on oublie 

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé 
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion 
Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas 
Tu crois être le doute et tu n'es que raison 
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête 
Quand je suis sûr de moi.

Paul Eluard 


Poète surréaliste du XXème siècle (1895-1952).
"Je t'aime" est tiré du recueil Le Phénix.
(Le poème est une fervente déclaration d'amour en forme d'action de grâce, et à travers la célébration de l'aimée apparaît une vision poétique du monde. Chez Eluard comme chez tous les surréalistes, il n'y a pas de poésie sans l'intercession d'une femme aimée, une muse. C'est elle qui provoque, soutient et assure le lien avec l'univers poétique).


mardi 18 juin 2013

Le comparateur des territoires


Le comparateur des territoires élaboré par le Compas, en partenariat avec la Gazette des communes et l’Observatoire des inégalités, permet de calculer le revenu médian d’une commune et ainsi de visualiser sa position sur le territoire en termes d’égalité. Ce sont les données de l’Insee sur les revenus de l’année 2010, pour la France métropolitaine et pour une unité de consommation (l’équivalent d’une personne seule), hors impôts et prestations sociales, qui ont été utilisées. Pour les communes de petite taille, certaines données ne sont pas disponibles.


Mode d’emploi:
Cette application active est simple d’usage : il suffit de rentrer le nom de la région, du département et de la commune pour que s’affiche ensuite le graphique correspondant. Sont présentés les résultats pour la France, le département et celui de la commune concernée. Le revenu médian est celui qui partage l’effectif en deux et permet de réaliser une moyenne. « 10 % les plus pauvres » indique la valeur maximale perçue par cette tranche, « 10 % les plus riches » la valeur minimale. L’indice de Gini (à droite sur le graphique) compare la distribution des revenus dans le territoire. Plus ce chiffre est proche de zéro, plus on est proche de l’égalité. Plus il est proche de 1, plus les revenus sont inégaux.



Sources : http://www.76actu.fr